Avec l'occupation de la Sorbonne, les grèves générales, les manifestations qui éclatent un peu partout en France, Mai 68 reste dans les mémoires comme celle d'une rupture dans l'histoire du XXème siècle. On retient de ces événements un changement radical dans la société, des slogans célèbres, des images qui continuent d'exister, et des personnages qui ont incarné les manifestations, notamment Daniel Cohn-Bendit. Retour en images sur Mai 68 qui n'a pas commencé au mois de mai...

Mai 68 a commencé en mars 68

Tout commence exactement le 22 mars 2018 à l'université de Nanterre avec des étudiants politisés, dont Daniel Cohn-Bendit. Le mouvement du 22 mars se caractérise par une manifestation contre la guerre du Viêt Nam. Quelques étudiants ayant été arrêtés, d'autres, solidaires, décident d'occuper la tour de l'administration de l'université et n'évacueront qu'après libération de ces étudiants. C'est le point de départ des révoltes, de cette pression sur les universités et sur le pouvoir, et de la notoriété de Daniel Cohn-Bendit surnommé alors "Dany le rouge".

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Mars se passe, avril aussi, et l'agitation ne fait qu'augmenter en s'étendant partout, et en dépassant Paris. Le mois de mai est symbole de bouillonnement avant l'explosion, d'où "Mai 68" pour nommer ces manifestations. Ça commence par des débats, puis des heurts, des rassemblements, l'occupation de la Sorbonne et le chaos. Les violences se font de plus en plus grandes, et les vacances n'y changent rien. C'est bien une révolte qui se met en place, pour donner un nouveau tournant au XXème siècle.

Que reste-t-il de Mai 68, 50 ans après ?

Mai 68, c'était une révolution menée contre le capitalisme, le consumérisme, la rigidité de l'"ancienne" société et le pouvoir en place. En 2018, où en est-on ? S'il y a l'avant et l'après Mai 68, Patrick Rotman, journaliste et auteur de "Mai 68 : le grand soir", confie qu'il faut arrêter de tout considérer que tous les événements qui se déroulent en France depuis, sont des conséquences du mouvement.  Quant à Daniel Cohn-Bendit, il se désole qu'on en parle encore ou qu'on parvienne à s'en insurger encore pour tout ramener à Mai 68. Il y a déjà dix ans, l'homme politique publiait "Forget 68" pour parler de Mai 68 comme d'une parenthèse historique, rien de plus.

Récemment invité sur Europe 1 pour en parler, Daniel Cohn-Bendit déclarait : "Ce sont des débats qui me font sourire. Je trouve ça extraordinaire que la droite,  "Valeurs actuelles", "Figaro magazine"... ça les prend encore à la gorge. Vous vous rendez compte, dire que c'est la fin du monde… il y a cinquante ans !" Avec le sourire, il ajoute : "D'un autre côté, il y a tous ceux qui disent que 1968 c'était la répétition générale (...)  la veille du grand soir. Ça fait cinquante ans qu'ils attendent"